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Baptême du feu

Possador
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     L’entrée à l’été 1996 au club de mon université fut une expérience stimulante pour moi. Après avoir passé au travers du livre « Cours complet d’échecs » de Pelts et Alburt j’étais prêt à mettre en pratique leur enseignement. D’après eux, je devais situer ma force à 1800 points ELO. C’était leur évaluation et je n’allais pas la contredire. C’est d’ailleurs plutôt confiant que je m’apprêtais à disputer mon premier match voyant la cote de mon adversaire estimé à 1497; bon match pour se réchauffer.

     Stimulant mais aussi intimidant. Tout est nouveau pour moi : Le système de tournois suisse, le réglage de l’horloge (6h indique la fin du temps de contrôle!? De quoi parle-t-on ici au juste?), la cadence de jeux titanesque : 1h30min. pour 30 coups / 1h pour mater (de nos jours, la recette parfaite pour fermer un club), l’obligation de prendre ses parties en note dans un script que je ne maitrise pas pour le moment (pas plus que maintenant vous diront certains de mes amis) et toutes les autres règles que je ne connais pas mais suis conscient de pouvoir transgresser à chaque moment (pièce touchée, pièce jouée; même main pour déplacer les pièces et toucher l’horloge; proposer la nulle après avoir fait son coup, etc.). Malgré cela je fonce.

     De mon adversaire et de cette partie je n’ai pas de réel souvenir sinon que j’étais tétanisé à l’idée que ma cote pouvais être inférieure à 1800. C’était le début d’une prise de conscience douloureuse.