Les échecs toute une histoire (5)

Les échecs toute une histoire (5)

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Compétition

Jeu à la pendule

Une partie d'échecs pouvant durer plusieurs heures, il est nécessaire de limiter et de décompter le temps de réflexion de chacun des joueurs.

Au début, chaque coup devait être joué dans un temps imparti (5 minutes par coup, par exemple). Ensuite, l'utilisation d'une pendule ad hoc a permis d'attribuer un temps de réflexion global pour la durée de la partie, ou bien pour un nombre déterminé de coups, par exemple 40 coups en deux heures.

Pendule

La pendule d'échecs est un boîtier juxtaposant deux horloges identiques, mécaniques ou électroniques, commandées par deux boutons reliés par une bascule. Elle est toujours utilisée dans les compétitions homologuées par la FIDE9. Après avoir joué son coup, le joueur au trait appuie (avec la main qui a déplacé la pièce) sur le bouton de l'horloge situé de son côté. Cela stoppe son horloge, relève le bouton de son adversaire et remet en marche l'horloge de celui-ci.

Dans le cas d'une pendule mécanique, le cadran de chaque horloge est équipé d'un drapeau, petite pièce de plastique ou de métal libre mobile autour d'un axe placé à la gauche du nombre 12. Ce drapeau est progressivement soulevé lorsque l'aiguille des minutes approche du 12 de l'horloge, puis retombe brusquement lorsqu'elle l'atteint précisément. Si la chute du drapeau se produit avant que le joueur ait effectué le nombre de coups exigé par la cadence en vigueur, celui-ci perd immédiatement la partie, sauf si l'adversaire dispose d'un matériel insuffisant pour mater, auquel cas la partie se conclut par une nulle.

Les pendules électroniques permettent une plus grande précision lors des phases de Zeitnot et autorisent d'autres cadences de jeu, notamment celles avec incrément (cadences « Fischer » ou «  Bronstein »). La polyvalence des pendules électroniques leur permet aussi d'être utilisées dans d'autres jeux, comme le shōgi, le jeu de go ou le Scrabble.

L'arbitre choisit de placer la pendule du côté de l'échiquier qui lui convient. Souvent, le joueur qui a les noirs peut choisir le côté de la table où il s'installe. Néanmoins, la décision finale revient à l'arbitre.

Cadences de jeu

Une cadence est composée d'une ou plusieurs périodes. Une période est définie par un nombre minimal de coups à jouer en un certain temps. La fin d'une période est appelée contrôle de temps.

La cadence habituelle des parties en compétition est d'une heure et trente minutes pour quarante coups, puis trente minutes pour la fin de la partie, avec un incrément de trente secondes dès le premier coup. Avant la généralisation des pendules électroniques, la cadence usuelle était de deux heures pour quarante coups, puis une heure KO.

Le temps imparti à chacun des joueurs permet de répartir les parties en plusieurs classes. Chacune d'elles a ses règles spécifiques :

  • le blitz (de l'allemand « éclair ») : partie de moins de dix minutes par joueur, comptées pour soixante coups si la cadence prévoit un incrément10.
À noter, deux types de blitz particuliers :
  • le bullet, avec seulement une minute par joueur.
  • l'Armageddon (référence à la bataille ultime et décisive) : partie utilisée en cas de départage ultime, toujours décisive (mort subite). Le joueur ayant les noirs a 4 minutes, le joueur ayant les blancs a 5 minutes, soit une minute de plus. Une partie nulle entraîne la victoire des noirs11,12. Bien qu'elle soit controversée, elle est utilisée dans certaines compétitions dont désormais les championnats du monde pour départager les deux joueurs s'il y a égalités successives après les 12 parties classiques, les 4 parties rapides et les deux parties de blitz.
  • la partie rapide : partie de dix à soixante minutes par joueur, comptées pour soixante coups si la cadence prévoit un incrément10 ;
  • la cadence de tournoi ou longue : pour la FIDE, c'est une partie de deux heures KO au minimum, ou deux heures pour soixante coups si la cadence prévoit un incrément. Cependant, une cadence inférieure est acceptable dans les compétitions ouvertes seulement aux joueurs dont le classement Elo est limité : h 30 au minimum si tous les joueurs ont moins de 2200, h au minimum si tous les joueurs ont moins de 1 600 points Elo13 ;
  • les parties par correspondance durent plusieurs semaines, la cadence généralement adoptée par l'International Correspondence Chess Federation (ICCF) est de cinquante jours pour dix coups ;
  • les parties amicales sont souvent jouées sans décompte du temps.

Fédération internationale des échecs (FIDE)

La Fédération internationale des échecs14 fixe les règles du jeu15, publie le classement Elo international16, octroie les titres internationaux de grand maître international, maître international, maître FIDE et leurs pendants féminins17, ainsi que les titres d'arbitre FIDE et d'arbitre international18. Elle organise également les olympiades d'échecs et le championnat du monde d'échecs. Les membres de la FIDE sont les fédérations nationales, telle la Fédération française des échecs.

La FIDE a une commission permanente pour la composition échiquéenne qui gère le domaine des problèmes d'échecs et en particulier les compétitions liées aux problèmes d'échecs.

Les joueurs par correspondance dépendent de la Fédération internationale du jeu d’échecs par correspondance (ICCF), qui reprend les règles de la FIDE mais dont le classement Elo est indépendant.

Arbitrage

Les parties de compétition sont supervisées par des arbitres qui garantissent le respect des règles du jeu.

On peut classer les arbitres en deux grandes catégories :

  • les arbitres de niveau national avec plusieurs gradations selon leur avancement ;
  • les arbitres reconnus par la FIDE : les arbitres FIDE et les arbitres internationaux18.

En France, il existe trois titres d’arbitres, arbitre fédéral club (AFC), arbitre fédéral open (AFO) et arbitre fédéral élite (AFE), ce dernier étant le grade le plus élevé. Les titres AFO et AFE sont subdivisés en un premier et un deuxième niveau. Il existe également un titre d'Arbitre Fédéral Jeune pour les 12-18 ans19.

Tricherie

Plusieurs moyens permettent de tricher aux échecs. Les plus fréquents sont le non-respect d'une règle du jeu en espérant qu'il ne sera pas sanctionné par l'arbitre, l'utilisation discrète d'un programme d'échecs, la communication avec un complice. Il existe aussi des cas d'abus du système de classement Elo et d'obtention de titres de grand maître international ou d'autres titres. Un tricheur est normalement exclu de la compétition dans laquelle il a triché ; il peut aussi être interdit de toute compétition pour une durée déterminée.

Systèmes d'appariement

La plupart des tournois d'échecs au niveau amateur se jouent au système suisse. Ce système permet à tous les joueurs de jouer toutes les rondes, et donne un classement général en fin de tournoi qui désigne clairement le vainqueur. Les compétitions de haut niveau sont généralement jouées avec un petit nombre de joueurs au format toutes rondes (chaque participant rencontre tous les autres) en utilisant la table de Berger. Les coupes par élimination directe sont rares ; cette formule se rencontre essentiellement dans le cadre de la Coupe du monde d'échecs.