
L'épée de Damoclès
Je vous présente l'analyse d'une partie que j'ai jouée récemment. J'aurais aimé être plus actif et avoir joué plus de parties afin d'avoir un plus grand choix quant à celle à présenter et à analyser. Espérons que j'arriverai à me dégager un peu plus de temps pour les échecs dans les prochaines semaines et un peu moins de métro, boulot, dodo.
Le jeu d'échecs ne repose pas uniquement sur la connaissance et la maîtrise de concepts. Une part importante du jeu repose sur des aspects psychologiques dont l'attitude du joueur, son niveau de confiance, son anxiété, etc. Malheureusement, je crois que le délai entre mes dernières parties ait eu un impact négatif. Pour la présente partie, je me suis senti plus nerveux et j'avais l'impression d'avoir oublié une partie de mes connaissances quant aux ouvertures, même celles que je suis habitué de jouer.
Avant de débuter la partie, j'ai dû regarder le gros bouton vert marqué JOUER pendant 30-60 secondes pour ensuite me convaincre de l'appuyer. Étrangement, je n'éprouve jamais ce sentiment lorsque je joue contre un robot ou de manière anonyme. Serait-ce mon côté perfectionniste qui est à l'œuvre, le désir de bien faire, la peur de l'échec? Serait-ce la crainte de perdre quelques points Glicko malgré qu'il s'agisse plus d'une mesure que d'une possession? Il serait sûrement intéressant de faire une analyse psychologique sur le sujet, mais ça sortirait du cadre de ce billet.
Je vous rappel qu'à l'origine, l'idée étaient d'analyser mes parties et tenter de m'améliorer comme joueur par le fait même. À mon grand désarroi, pour cette partie, l'aspect psychologique était probablement plus intéressant que la partie elle-même. Pour des raisons que j'expliquerai plus loin, je n'ai pas vraiment su apprécier la partie, les coups que j'ai joué et les positions résultantes.
Analyse personnelle
Mon premier constat après qu'un adversaire m'ait été assigné était que je jouais à nouveau avec les pièces noires. Je me suis alors dit que j'allais probablement jouer la défensive Caro-Kann comme la dernière fois. C'est à ce moment que mon adversaire a joué son premier coup 1. d4. Il était clair que j'allais devoir choisir une autre ouverture. Lorsque les blancs jouent ce coup, je réplique habituellement avec 1. d4 d5 et tente de jouer la défensive Slav ou Semi-Slav. Présentement, je veux mieux comprendre le jeu positionnel et donc, je cherche à jouer des ouvertures qui favorisent ce type de développement. De plus, je trouve (probablement à tord) que la défensive Slav suit des idées similaires à la défensive Caro-Kann et donc, réduit la quantité de théorie que j'ai besoin de mémoriser.
Pour cette partie, je dois mentionner que très tôt, j'ai constaté que mon adversaire jouait très lentement. À l'exception de quelques coups, je trouvais qu'il prenait plus de temps que nécessaire pour réaliser des coups qui me semblaient simples ou suivre une suite logique. En fin de partie, j'avais l'avantage du temps, ce qui m'a permis de gagner dans une position que je juge égale.
Analyse avec Stockfish 12 - Profondeur 18
Comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises dans mon analyse, le fou des blancs sur la diagonale a8-h1 était simplement trop fort et a été dominant. Je me suis senti sur la défensive, désavantagé et toujours 1 à 2 coups en arrière pour l'essentiel de la partie. Je crois que l'aspect psychologique était très présent dans cet affrontement. Il est maintenant temps de demander conseil à Stockfish et d'avoir un aperçu plus terre à terre de la position.
Tactique(s) / meilleure(s) position(s)
Pendant la partie, il est possible que mon adversaire ou moi-même ayons manqué une tactique ou un coup qui nous auraient permis d'améliorer notre position ou sinon de la conserver.
Leçon(s) à retenir
Je crois que l'anxiété, la nervosité, la confiance en soi sont tous des facteurs psychologiques qui sont intervenus en début de partie. Vers la fin de l'ouverture, même si je savais que je n'avais pas livré les meilleurs coups, j'avais regagné suffisamment de confiance et était somme toute satisfait d'avoir survécu et de ne pas être tombé dans un piège. L'anxiété et la nervosité avait disparue et avait laissé place à un autre type de malaise, l'inquiétude. En effet, j'avais constamment en tête une pensée pour le fou des cases blanches de mon adversaire qui me signalait sa présence sur la longue diagonale et qui m'empêchait de développer mes pièces convenablement.
J'aimerais bien dire que la leçon à retenir est de ne plus éprouver d'anxiété, de nervosité ou d'inquiétude et de toujours avoir confiance en soi, mais ça serait plutôt inhumain comme conseil. Il existe peut-être quelques trucs et astuces pour essayer de tempérer ces émotions, mais je crois quand même qu'elles font partie de moi, de nous, et qu'elles vont toujours finir par se manifester dans une partie ou une autre.
Sur un plan plus technique, je crois que pour cette partie, je n'ai pas joué la meilleure ouverture qui soit, que j'ai sous-estimé la force du fou de mon adversaire et donc je ne n'aurais pas dû jouer 5... c5, ce qui a affaiblit ma position et cédé la diagonale. Il est clair que j'ai quelques lacunes quant aux ouvertures et je ne m'en cache pas. Malgré tout, je préfère encore attendre avant de me lancer à fond dans l'étude des ouvertures. Il me semble que j'en ai encore tellement à apprendre sur la stratégie, la structure des pions et sur les fins de partie. Pour l'heure, je crois que je vais retenir que de céder une longue diagonale peut fortement handicaper la mobilité et le développement des pièces et donc de faire attention dans le choix de certains déplacements dès l'ouverture.
En attendant de jouer de nouvelles parties et d'en faire l'analyse, portez vous bien.
An english translation of this post could be found here.